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Chaussée Romaine

PARCOURS QR - LA CHAUSSEE ROMAINE BAVAY-TONGRES

PATRIMOINE IMMATERIEL

 

La voie romaine Bavay-Tongres appartient à l'un des axes routiers principaux de la Gaule septentrionale. Elle est une section de l'itinéraire qui reliait Boulogne-sur-Mer, port sur la Manche, et Cologne sur le Rhin, deux points stratégiques importants de la politique impériale.

Mise en service vers 20-15 avant J.-C., la chaussée fait partie intégrante du programme routier d'Auguste, le premier empereur, dans le cadre de l'organisation du territoire conquis par César; il établi un réseau de communications majeures, centré sur les nouveaux centres administratifs ou chefs-lieux, comme Bavay et Tongres. Le nom antique de cette voie n'est pas connu; elle figure par contre sur les listes de l'Itinéraire d'Antonin et sur la Table de Peutinger, deux célèbres documents routiers de l'époque d'Antonin a été découverte à Péronnes-lez-Binche et est exposée au musée de Mariemont.

Entre Bavay et Tongres, le parcours routier est une voie de crête qui prend appui sur la ligne de partage des bassins de la Meuse et de l'Escaut, ce qui lui confère une stabilité naturelle et une empreinte paysagère forte. Au départ de Bavay, la route file tout droit sur pratiquement 70 km; elle abandonne cette rectitude au niveau de Gembloux et la retrouve à partir d'Omal jusqu'à Tongres, après avoir contourné les vallées de l'Orneau, puis de la Mehaigne. Elle assure la limite entre les provinces de Brabant wallon et Namur.

Sa construction révèle une architecture de qualité. L'implantation se distingue par le creusement de fossés latéraux tracés à 20 m de l'axe central qui est lui-même marqué au sol par un sillon. Le plus souvent la mise en oeuvre est assez simple; elle fait appel à des matériaux locaux. Sur le sol nivelé, on étend des matériaux fins qui sont recouverts par un empierrement, constiué de pierres brutes, mais régulières, généralement de calibre moyen. Les recharges sont rares: mis en quelques endroits, elles témoignent de l'entretien ou de la réparation. Le profil est bombé. La largeur approche souvent 6m. Les fossés de drainage ne sont pas toujours présents.

La voie Bavay-Tongres a joué un rôle prépondérant dans la romanisation de nos régions. Outre les liaisons administratives et militaires, elle a aussi favorisé les échanges économiques et culturels. Dès l'Antiquité, elle a structuré le territoire en suscitant la création de bourgades routières et en attirant l'érection de nombreux tumulus, toujours présents dans le paysage de Hesbaye. Ainsi, à l'entrée de la province de Brabant wallon, un tumulus, plus tard transformé en fortin militaire, fut érigé à Penteville (Cortil-Noirmont, Chastre), tandis qu'à Hottomont (Ramilies) se dresse toujours en bordure de la voie la remarquable butte funéraire. D'autres tumulus ponctuent encore la campagne notamment à Glimes et à Tourinnes-Saint-Lambert . Ils sont les monuments funéraires de riches gallo-romains établis dans la cité des Tongres.

Durant la seconde moitié du 3e siècle, la voie antique devient une ligne d'appui militaire avec des fortins ou des tours qui participent à la défense du territoire lors des invasions massives de peuples germaniques et de la déstabilisation de la frontière sur le Rhin.

Aujourd'hui, la voie romaine est un des rares monuments antiques conservés et visitables dans notre région. Souvent appelée "Chaussée Brunehaut" ou "Chaussée romaine" elle est bien préservée dans la mémoire collective, mais aussi de manière exceptionnelle dans le paysage actuel.

 

Texte : Marie-Hélène Corbiau

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